Tour de Bretagne – Benoît MARIETTE

Benoît nous raconte ses 10 jours en course avec Antoine Lauriot Prevost, de Saint-Malo à Quiberon. Les bons moments, les moins bons. Les temps forts. Et la suite de son programme.

On est plutôt contents de finir dixièmes…

C’est la première fois que tu rentres dans le Top 10…

« Carrément ! Et c’était pas gagné ! Je me suis coincé le dos le premier jour, pour la première étape c’était mal engagé. La première étape je ne pouvais pas bouger sur le bateau !! 🦽🦽 Antoine a tout tout fait ! En gros c’est comme s’il faisait du solitaire avec un bon pilote automatique, qui fait un poil plus qu’un pilote ! Je ne faisais même pas ce que doit faire un barreur. Quand il fallait border la grand voile je n’y arrivais pas. Le lendemain c’était encore dur. Lundi ça allait un peu mieux, et lundi soir j’ai vu un ostéo et il m’a sauvé la vie ! 🩺🩺 Ensuite j’avais mal quand je matossais, mais le reste ça allait. »

Sur les résultat ça ne s’est pas trop vu qu’Antoine faisait du solitaire ! 😉

« Ça a quand même été en amélioration. Mais mon mal de dos n’est une excuse que pour la première étape Saint-Malo → Saint Quay (23ème/32), pas pour le reste. »

Est ce que cela s’est bien passé avec Antoine ?

« Carrément ! » (Visiblement l’entente est toujours au beau fixe !)

Quel a été le pire moment ?

Le mal de dos ! C’était vraiment galère.

Et les meilleurs moments ?

« L’étape Saint-Quay → Douarnenez, dans les cailloux. On s’est plutôt bien débrouillés. On était 6ème à la fin, mais en fait on a pris une algue, on fait une marche arrière, et on perd 2 places. Et on finit 8èmes de l’étape. C’était vraiment une belle étape ! »

Cette étape dans les cailloux était vraiment l’étape marquante.

« Antoine avait sa montre GPS et il a mis la trace dans son appli Garmin avec le fond de carte photo, on abat à un moment pour faire le tour d’un caillou, quand tu vois la trace, ça fait peur ! C’était la nuit noire. Moi j’étais sur l’ordi, et je disais à Antoine « abats de 5° », « abats de 5° », et à un moment il crie « Le caillou est juste là, à 5 mètres au bord du foil » !! Il y avait un bateau dans notre arrière, il a vu qu’on abattait, il n’a pas compris pourquoi, il n’a pas abattu, et il est rentré frontalement dans le caillou ! Il a ruiné son bateau et il a abandonné. »

« Après ce qui était bien c’est d’être réguliers dans les 10 premiers sur la dernière partie de la course. »

Samedi 10 juillet sur l’étape Concarneau → Quiberon

Alors qu’est ce que cela fait d’être premiers, devant 31 figaros ?

Rien de spécial. Enfin si un peu plaisir quand même !

« On était bien content à la bouée de dégagement, on a continué notre course, et après manque de bol on n’avait pas choisi le bon jour pour être devant. Après ça a foiré, les mecs de derrière ont vu qu’on se plantait dans de la mole, ils ont lofé… et assez vite on n’était plus devant ! On aurait bien aimé que ça dure un peu plus ! Après on a choppé des algues. Tout le monde a son lot d’algues, mais là on en a pris pas mal ! »

Est ce que cela t’a mis en confiance pour la solitaire ?

« Oui, c’est plutôt pas mal ! Ça va aller vite, la semaine prochaine je repars sur la Solo Guy Cotten, et après je vais faire un bon break car c’était assez rythmé cette semaine. Le matin c’était souvent tôt. Il fallait préparer la nav’ du lendemain, toujours des trucs à charger, de la bouffe, on était dans le jus tous les jours. Ça obligeait à ne pas beaucoup se reposer et à être toujours à fond. »

Comment était l’ambiance entre coureurs sur ce Tour de Bretagne ?

« L’ambiance est top. En double, en général les gens font venir des co-skippers qui ne sont pas sur le circuit Figaro le reste de l’année. Parce que tu ne veux pas tout partager avec un concurrent. Du coup ça fait venir des gens qui ne sont pas dans le même schéma, qui ne se mettent pas la même pression. C’est plus détendu. »

Et les petits jeunes de Team Vendée (9èmes au général), ils ont l’air bons…

« Ce n’était pas des coups de pot, les placements étaient corrects, ils naviguaient précis. Il faudra voir en solitaire ce que ça donne. »

Suivant leur classement sur la dernière manche, il y avait une place à gagner au général…

« La foirade s’est crée derrière nous, on espérait leur mettre plein de points… mais non !! » 😉