Brume, fatigue, cargos, orages, pétole, rebondissements, algues… Comment résumer cette étape de fou !?
Je n’avais pas encore récupéré de l’étape précédente au moment du départ, et j’ai donc décidé de dormir dès la première nuit en prévision de cette longue étape. Erreur ! Sur la première traversée de la manche vers Wolf Rock, je suis trop lent sous pilote automatique. La sanction est immédiate, je contourne ce phare anglais en queue de peloton.
Ça conditionne les deux journées qui suivent : je m’accroche pour rester proche des leaders et ne pas plus me faire distancer, en tentant des petits coups par-ci par-là pour revenir.
Le long des cotes anglaises, la météo est assez horrible : peu de vent, une brume bien dense, des trombes d’eaux. Au moment de contourner la bouée Owers pour piquer vers le Cotentin, nous subissons même des orages, ce qui n’est jamais très confortable sur l’eau avec nos beaux mâts en carbone ! En baie de Seine, la flotte est toujours très groupée et tombe dans une vaste zone sans vent… et pleine d’algues ?! Voiles qui battent, mer d’huile, re-plongeon pour la quille etc…
La dernière nuit est assez horrible. Il est de plus en plus dur de lutter contre l’endormissement. Par sécurité, je mets mon réveil à sonner toutes les 20min au cas où je m’effondre sans le vouloir. Heureusement ça n’arrivera pas, contrairement à d’autres concurrents !
Et puis cerise sur le gâteau, le dernier jour, le vent rentre assez fort, on n’avait vraiment pas besoin de ça ! Ça ne durera pas longtemps, nous sommes proches de l’arrivée, et je coupe la ligne en 23ème position, complètement rincé !
Une étape à l’image de cette Solitaire : hyper exigeante, passionnante, usante, bref : géniale !
Merci à tous !