Benoit Mariette a passé la ligne d’arrivée après 1 jour 6 heures et 34 minutes de navigation, voici ses impressions…
« J’ai appris pleins de choses ! »
Benoit, le parcours initial avait été annulé en raison de vents trop forts, quelles conditions avez vous eu sur le parcours de remplacement ?
« Les fichiers météo annonçaient 23-24 nœuds de vent, dans la réalité on était au dessus, avec 30 nœuds de moyenne dans le contournement de l’île de Jersey. Nous avons aussi eu le passage de fronts froids, mais grâce au changement de parcours c’était navigable »
Quelle était ta stratégie ?
« On savait que tout se jouerait sur le premier bord. L’écart au passage de la première marque allait se multiplier par 4 entre les bateaux ayant déjà passé la marque, profitant du courant, et ceux avant la marque avec le jus dans le nez… Malheureusement le vent a tourné au fur et à mesure de ce premier bord, et j’ai envoyé le petit spi. C’était le grand qu’il aurait fallu, cela m’a couté quelques places. »
As tu eu des difficultés particulières ?
« Un gros vrac durant la nuit !! En contournant Jersey, lors d’un take change* mon pilote m’a lâché. Résultat le bateau a viré tout seul, je me suis retrouvé sous le vent à essayer de rattraper le génois qui menaçait de partir à la mer. J’avais de l’eau jusqu’au genou, le solent** était bordé à contre, je suis resté à la dérive tout le temps de la manœuvre, heureusement j’avais prévu large par rapport aux cailloux. Mais j’ai fait le reste de la course en essorant mes chaussettes toutes les heures !!! »
Photographe : Guillaume Godier
C’était ta première régate en Figaro, comment te situes tu par rapport aux autres « bizuths » ?
« J’ai fait presque toute la course en tête des bizuths. Sur la dernière remontée j’avais réussi à prendre de l’avance, lors d’une bascule de vent j’ai cru reconnaitre tous les symptômes de l’arrivée d’un front froid, du coup pour anticiper la bascule finale j’ai décidé de virer de bord. Mais ce n’était qu’une rotation du vent… »
30 heures de navigation, non stop, comment as tu géré ta fatigue ?
« Sur ce plan là je suis ravi. Je me sentais bien, je n’ai pas du tout subi la course. Est-ce grâce à mes entrainements de cet hiver ? En tout cas j’étais bien, j’en ai vraiment profité. »
Ton programme des prochains jours ?
« D’abord me reposer ! Récupérer. Et ensuite je retourne à Granville pour ramener le bateau sur Lorient, j’attends juste une fenêtre météo plus clémente pour ne pas risquer d’endommager le bateau durant le convoyage »
Merci Benoit, et bravo pour cette première course !
*take change : se servir d’un virement de bord pour changer de voile d’avant (entre génois et solent, ou vice versa)
**Solent : voile d’avant pour les conditions de vent fort, dimensions légèrement réduites par rapport au Génois.